N° 7                                                                                      Le 1er Octobre 2003

 

LE PETIT JOURNAL DE MONTCLUS

                  

VALLEE de la CEZE
 

 

 

 

Rédacteur en chef : Daniel Bakalem

Le Relais du Petit Galès

30630 MONTCLUS

E-MAIL : dbakalem@free.fr  

(contactez-moi pour les numéros précédents)

  

Le mot du rédacteur :

           

            Après une aussi longue absence, j’ai des excuses à vous présenter. Les causes de cet arrêt momentané sont diverses. En premier lieu, c’était la période des vacances, instants de vive activité pour ceux …qui sont toujours en vacances. Puis, il y eut les 8 et 9 septembre et là, vous savez ce qu’il en est. Après cela, j’ai eu quelques problèmes matériels : le scanner est tombé en panne, puis j’ai dû changer l’ordinateur. Pour couronner le tout, j’ai attrapé un virus ! Enfin,  pas moi mais la machine 

 Tout est maintenant rentré dans l’ordre et je peux, enfin, revenir converser avec vous. Mais, peut-être que certains d’entre vous ont trouvé ce silence de quelques mois reposant ?

   

Editorial :

             

            Et si nous parlions du temps ! Non pas du temps qui passe, ce sujet risque d’être un peu triste si l’on pense que tout va trop vite et je ne veux pas revenir sur la vieillesse, c’est un chapitre usé (voir le Petit journal n° 2). Je veux parler du temps qu’il fait, de la météorologie, de la pluie et du beau temps quoi…D’ailleurs quand on dit cela, ce n’est pas tout à fait vrai car s’il y a beaucoup à dire sur la pluie, le sujet est vite tari ( !!!) s’il fait un beau soleil.  Si l’année 2002, dans notre région, n’a pas été à la hauteur de sa réputation, des records ont été battus. Sans me targuer d’être un scientifique de la météorologie, ce sujet m’intéresse et je fais des relevés de pluviométrie. Cela m’a permis d’établir quelques statistiques sur une période de quatre ans seulement, mais c’est déjà significatif. En 1999, il est tombé 725 mm. de pluie, en 2000, 866 mm., en 2001, 800 mm., en 2002 : 1531 mm. Pour cette dernière valeur, j’ai dû me référer aux officielles car mon pluviomètre a une capacité insuffisante et, lors des pluies torrentielles des 8 et 9 septembre, il a largement débordé, peu habitué qu’il est à de telles quantités d’eau. Il s’agit là de circonstances exceptionnelles qui ont fait la « une » de tous les journaux.

   

            Si le début de l’hiver a été très doux, le mois de janvier a bien rattrapé les choses : il a fait froid et nous avons même eu un peu de neige. Le printemps nous a déjà offert quelques belles journées mais, en avril ne te découvre pas d’un fil…

              Et que dire de la canicule de cet été…

  .

            Les dérèglements que nous pouvons observer sont-ils causés par le réchauffement de la planète, comme paraissent le penser certains scientifiques, ou sont-ils cycliques. Les anciens pourraient, mieux que moi, vous dire qu’il y a déjà eu des crues importantes, 1958

par exemple, qu’il y a déjà eu des périodes de grands froids, des chutes de neige, des sécheresses, etc…La question reste posée

 

 

 

     Le sujet est vaste, intéressant parce qu’il nous fournit des éléments de discussions intarissables. Nous ne sommes jamais contents du temps qu’il fait ; s’il fait beau pour les uns, il fait trop sec pour les autres ; s’il pleut, c’est bon pour les cultures pour les uns mais c’est un temps de cochon pour les autres. Heureusement que l’homme n’a pas le pouvoir d’intervenir sur le temps !

 

 

                                               

 

 

Humour :

            Heureux l’étudiant qui, comme la rivière peut suivre son cours sans quitter son lit !

 

 

                                                          

 

Petite histoire de Montclus :

 

                        Il m’a été donné à lire un petit ouvrage appelé « entre Cèze et Gapeau », écrit par une montclusienne : madame Guitte Caire que certains d’entre vous connaissent peut-être. Ne sachant pas à quelle époque ce livre a été publié, j’ignore tout de  cette personne . Si  quelqu’un pouvait me donner des informations, j’en serais très heureux.

 

                        Je voudrais vous faire partager le plaisir que j’ai pris à lire ce livre en reproduisant ici un court  extrait.

 

Ce  petit village au bord de la Cèze ne compte aujourd’hui que 115 habitants recensés. Il n’y a que leurs enfants qui y viennent l’été, et peu y ont encore leurs parents ou seulement le père ou la mère. D’autres sont partis définitivement, et ont tout laissé en vendant pour rien à des touristes, leurs maisons qui se délabraient ; ici ce sont surtout des parisiens. Et d’autres maisons se sont tout simplement écroulées. A la belle saison, dans les rues, au bord de la Cèze où se sont installés des campings, on entend parler « pointu ». La « Roudille », la « Pradierette » , la « Junie », le « Zidouré », la « Bousquette », le « Chabiscau »,  etc…ne sont plus là depuis bien longtemps. S’ils pouvaient revenir sur terre, et sortir du petit cimetière, au soleil, ils seraient bien surpris, se demandant s’ils ne se

sont pas trompés de lieu , bien que certaines maisons en ruine depuis 1914 aient retrouvé la réplique presque exacte. Cela les laisserait tout de même perplexe ! Ces « estrangié » qui

peuplent le village pendant les vacances, qui habitent ces H.L.M. ou résidences de ceci ou de cela, avec tout le confort, chauffage, salle d’eau, hypermarché, etc…rêvent des masures où vivaient nos aïeux, pour y vivre à l’ancienne, en ayant toutefois le confort ! Alors que nos vieux nous les avaient laissé à nous, jeunes qui avons été obligés d’aller vivre ailleurs pour y chercher le confort, la vie plus facile ou tout simplement pour y gagner notre vie. Allez y comprendre quelque chose !

Certains de ces gens disent avec un peu de mépris :  « mais si nous n’étions pas venus remonter vos ruines, votre village n’existerait plus ». Le plus terrible est qu’ils disent vrai. Mais ils se disent montclusiens à part entière. Ils n’ont ici que le bon côté des choses : le soleil et la tranquillité. Leurs revenus viennent d’ailleurs. S’ils devaient y gagner leur vie en y restant toute l’année ? Mais à quoi bon…

   

 

                                               

   

Humour :

 

                Les perles de l’assurance :  - A votre avis, est-il préférable d’acheter un chien méchant qui risquera de mordre les gens mais protègera ma maison contre les voleurs ou de garder  mon vieux toutou. Je vous pose la question parce que de toutes façons c’est vous qui paierez les pots cassés, soit en indemnisant les blessés …soit en remboursant les objets volés.

                   

 

 

Le coin des gourmands :

 

                             Croquants de chèvre frais et salade de mâche.

 

Ingrédients pour 2 personnes :

 

-         4 tranches de bûche de chèvre frais d’un bon centimètre d’épaisseur

-         2 poignées de salade de mâche

-         6 cerneaux de noix

-         2 œufs

-         6 cuillères à soupe d’huile d’arachide

-         100 g. de chapelure

-         100 g. de farine

-         3 cuillères à soupe d’huile de noix

-         1 cuillère à soupe de vinaigre de vin

-         Sel et poivre du moulin

 

1)      Mettre dans un récipient 100 g. de farine et dans un autre 100 g. de chapelure.

Préparer une panure anglaise : dans un récipient, battre 2 œufs avec un filet d’huile.             Paner les tranches de chèvre frais : les passer successivement dans la farine, puis dans la panure anglaise et bien les enrober de chapelure. Les paner une seconde fois directement dans la panure anglaise, puis dans la chapelure. Réserver ces tranches sur une assiette. Vous pouvez les réaliser 2 à 3 heures à l’avance, dans ce cas, les recouvrir d’un film alimentaire et les entreposer au réfrigérateur

.

2)      Chauffer 4 à 5 cuillères à soupe d’huile d’arachide dans une poêle. Y déposer délicatement les tranches  panées, les laisser colorer 1 minute environ de chaque côté, bien surveiller car la chapelure a tendance à colorer rapidement. Débarrasser les croquants sur du papier absorbant.

 

3)      Préparer une vinaigrette avec une cuillère à soupe de vinaigre de vin, 3 cuillères à   soupe d’huile de noix, du sel et du poivre du moulin. Assaisonner la salade de mâche, préalablement nettoyée, avec cette vinaigrette.

 

4)      Dresser sur des assiettes individuelles : répartir la salade, disposer harmonieusement les croquants et ajouter 3 cerneaux de noix par personne.

 

Déguster ces croquants de chèvre frais avec un Sauvignon, par exemple.

 

Bon appétit.

                           

 

 

 

 

 

 

 

 

Humour :

 

Mot d’enfant : Comme tous les enfants de son âge, la petite Léa n’aime pas les visites chez le médecin.

Un jour où sa maman s’inquiète en posant la main sur son front fiévreux et lui propose cette visite si redoutée, elle répond :

« Mais maman, c’est rien, je vais refroidir !!!.

 

 

Lou Souléu me fai canta

 

 

            La vie de la cigale reste inconnue du grand public, mais aussi des provençaux ; et vous, savez-vous que …

            Il existe dans le monde  4500 espèces de cigales vivant dans les régions chaudes ou tempérées (16 espèces en France méditerranéenne, mesurant 2 à 5 cm.).

Toutes ces cigales vivent 98 % de leur existence sous terre et quelques jours seulement au soleil.

            Les ancêtres des cigales vivaient il y a environ 265 millions d’années sur le territoire de l’actuelle Russie.

 

Elles naissent dans les plantes.

            La femelle cigale dépose ses œufs dans les plantes après y avoir creusé des loges à l’aide de sa tarière.

 

Des années sous terre.

            Deux à trois mois plus tard, les œufs qui ont échappé aux prédateurs (araignées, moucherons, fourmis…) éclosent et donnent naissance à des petites larves qui vont aussitôt descendre et s’enfouir de 15 à 50 cm sous terre pour de longues années (3 à 6 ans en France mais jusqu’à 17 ans en Amérique pour une certaine espèce).

            Elles circulent alors dans des galeries et se nourrissent de la sève qu’elles prélèvent sur des racines. Au fil des années passées sous terre, elles subissent de nombreuses mues.

 

Renaissance au grand jour.

            Le choix du moment de la sortie témoigne, à coup sûr, de l’arrivée de l’été. Elle vit alors une dernière mue qui va lui permettre de prendre son envol. Posée sur une branche, la nouvelle cigale se nourrit alors de sève.

 

 

La cigale ne chante pas.

 

            Les mâles seuls sont dotés d’une paire de cymbales situées de chaque côté de l’abdomen qui leur permet d’entonner le refrain qui séduira la femelle.

            « Heureuses les cigales car leurs femelles sont muettes » ; (Xénarque de Rhodes – IVème siècle avant J.C.).

            La cymbalisation varie selon qu’elle exprime l’appel nuptial, l’inquiétude, l’opposition envers un autre mâle ou la fuite.

            La vie au soleil est éphémère (moins d’un mois) et a pour seul but d’assurer la descendance.

 

            Depuis la Grèce Antique, fabulistes et poètes ont été inspirés par cet insecte. La cigale a donné naissance à un grand nombre de mythes et légendes car elle était supposée posséder des privilèges divins.

 

            Les athéniens la portaient sous forme de bijoux en or. Les combattants de la bataille de Marathon l’épinglaient sur leur poitrine pour exprimer leur attachement à leur patrie. Plusieurs espèces de monnaies et médailles sont frappées à son effigie, etc…

 

            Plus près de nous, au milieu du XIX° siècle, avec la naissance du Félibre, les Majoraux (élus parmi les félibres les plus actifs) portent comme insigne une cigale d’or et l’on voit alors naître des noms de terroir comme « la cigale du Ventoux » ou « la cigale des Alpilles ». Puis la cigale d’argent viendra distinguer les « Maîtres d’œuvres des félibres ». Les provençales l’épinglent  sur leur vêtement .

 

            Sur le blason que Frédéric Mistral s’était lui-même composé, on pouvait lire la devise : « Lou souléu me fai canta ».

 

            On retrouve souvent la cigale dans les proverbes, les expressions et les chants provençaux :

-         « Quand la cigalo canto en setémbre, noun coumpres bla per lou revendre »

-         « Per faire passa li tigno, fau ié faire canta une cigalo dessus ».

-         « Fai pas bon travaia quand la cigalo canto ».

 

 

Mais savez-vous aussi que, dans la Grèce Antique, on servait des brochettes de larves de cigales les jours de gala ?

 

Au début du siècle, on buvait de la tisane de cigale contre les maladies urinaires … Mais la confiance en ses propriétés diurétiques est sans doute due au fait qu’en cas de danger, la cigale s’envole en lançant un jet d’urine (est-ce qu’elle nous transmettrait alors ses vertus évacuatrices ?)

 

Ces Informations sont puisées dans « Petite anthologie de la cigale » –Editions Equinoxe.

 

Dans cet ouvrage, j’ai beaucoup appris au sujet de cet insecte enchanteur qui suscite notre curiosité et celle de nos touristes de découvrir cette  « grosse mouche » qui trône au centre du rond-point à Barjac !

 

 

Je propose donc à ceux et celles que cela intéresse de partager ces quelques informations. Elle est tellement « bien de chez nous » cette cigale !

 

 

 

                               La cigalo et la fournigo

                                                (Marius Bourelly)

 

Sur la branco d’un oulivié,

Cacalajaro uno cigalo

La pauro bestiole sabié

Qu’après la sésoun estivalo

 

Tré que l’iver arribarié,

Li farié leu  plega leis alo.

Uno fournigo que l’ausié

Li dis : cregnes pas la fringalo ?

 

Acampo de que te nourri.

L’autre respounde : per mouri ?

Noun : coumu iéu per faire flori.

 

Aco me servirié de ren

Perqué travaies ? Per l’argent.

Tu, perqué contés ? Per la glori.

 

Quant à la fable de La Fontaine, nous ne la citerons pas, vous la connaissez   tous mais vous pouvez maintenant y chercher les erreurs :

… la cigale ne chante pas, et surtout pas la nuit,

 

 

… elle est morte bien avant l’arrivée de la bise,

… mouche, vermisseau , grains pour subsister ?… la cigale n’est ni carnivore ni granivore.

… et d’autres encore.

 

Mais nous n’en voudrons pas à Jean de la Fontaine (ni à Esope son prédécesseur) il n’y a pas d’erreur ni de mensonge en poésie mais seulement du rêve et de l’imagination, et … quelle leçon de morale !

 

Et puis, avouons le… nous allons, des générations encore,  continuer obstinément a écouter CHANTER les cigales à Montclus !

 

Pour ceux qui, comme moi, ne maîtrisent pas le patois, voici la traduction de ce poème, même si celui-ci y perd un peu de son charme.

 

Sur la branche d’un olivier,

Chanter une cigale

La pauvre bête savait

Qu’après l’été

 

Dès que l’hiver arriverait,

Il lui faudrait plier les ailes.

Une fourmi qui l’entendit

Lui dit « tu n’as pas peur de la faim ?

 

Ramasse de quoi te nourrir ».

L’autre lui répondit : pour mourir ?

Non, comme moi,, pour la gloire.

 

Cela ne me servirait de rien

Pour quoi travailles-tu ? Pour l’argent.

Toi, pourquoi chantes-tu ? Pour la gloire.

 

Cet article, très documenté, nous en apprend beaucoup sur cet insecte de nos régions. Il vous est proposé par madame Evelyne Bayle, que nous remercions vivement.

 

Carnet Rose :

 Le 27 septembre dernier, a été célébré, à la mairie de Montclus, le mariage de Jean-Philippe Vandroux avec Oraphin Phomjai. Nous souhaitons aux jeunes mariés bonheur et prospérité. La pluie, qui tombait en abondance ce jour là, devrait être un heureux présage.

 

Il est à noter que Jean-Philippe s’installe à Montclus en qualité de jeune agriculteur, pour élever des abeilles et produire du miel.

 

 

                                                                 Au revoir et à bientôt.